lundi 13 août 2012

Le cauchemar – 1ère partie

Je me suis demandé si je devais vous défiler la chronologie des événements depuis le début, justifiant ma très longue absence. Puis, je me suis dit que les récentes péripéties étaient ce qui définissait mon état d’esprit aujourd’hui, et que j’aurai bien le temps de vous raconter plus d’un an d’histoire dans mes prochains textes. Tel le phénix, mon blog renaît de ses cendres avec de toutes nouvelles aventures; les histoires pour rire, les drames pour pleurer, les succès, les échecs. La vie quoi! Je n’oublie pas que l’économie familiale, les finances personnelles sont au cœur de l’existence de ce blog, mais ma famille, notre bonheur, notre sécurité, tout est intimement lié autour de ce sujet. Tout est tricoté bien serré! Alors, on recommence?

La séparation


En novembre 2011, d’un commun accord, Benny et moi avons décidé de nous séparer. Pas de cœur, mais de corps. Bien que nous soyons ensemble depuis presque 12 ans, notre couple n’a pas survécu à 5 ans de vie commune. Disons, que la partie «commune» n’est pas innée chez moi. Je suis totalement et indiscutablement indépendante. Je communique peu avec la parole, mieux avec les écrits. Je ne pleure pas. Je suis totalement dévouée à mon duo d’enfer, Laura et Sophie. Tel le gestionnaire d’une entreprise, je priorise mes actions selon une liste de tâches, les crises de nerfs sont au top de ma liste, les crises existentielles de Benny en tout dernier… Je suis du matin, il est du soir. Je ne pleure jamais et je m’endors après l’amour. Bref… Lors de ma conception, quelqu’un s’est trompé.

En mars de cette année, Benny et moi, en vaillant Montréalais que nous sommes, nous avons chacun trouvé notre futur cocon. Lui à l’Ile-des-Sœurs et moi dans un quartier voisin. Locataires, nous sommes demeurés. Certes, nous payons sensiblement plus chers qu’un propriétaire en région, sauf que le choix que nous avons fait, est de demeurer sur l’île de Montréal (ou presque pour lui). La proximité de tout est ce que nous avons privilégié. Mourir dans le trafic pour entrer sur l’Île n’a jamais été une option pour moi.

Le cauchemar – en deux temps


Benny est parti de «chez nous» le 9 juin. J’ai eu des pincements au cœur. La séparation des biens s’étant passée merveilleusement bien, j’ai conservé la majorité de nos meubles et accessoires. Benny a pratiqué la simplicité volontaire, de son propre chef, je tiens à le préciser. Plus tard, j’ai bien regretté cette appréciation.

N’ayant pu faire autrement, je suis déménagée le 1er juillet 2012. Afin d’économiser des dollars, un ami de la famille m’a prêté une remorque, communément appelé «trailer» ainsi que sa camionnette. J’avais une main d’œuvre jeune et robuste; mon neveu, un être exceptionnel, son cousin, un solide spécimen doté de magnifiques muscles et surprise… d’un cerveau également! Mon oncle Tio, Benny et Maman étaient présents.

Ce jour-là, tous les moyens de communications étaient débranchés, excepté le cellulaire de Maman. Vers 15h, les deux jeunes hommes m’ont accompagné au nouveau logement. Les locataires sur place m’avaient assuré qu’ils auraient quitté pour 17h, mais je n’avais aucun moyen de vérifier que ce délai serait respecté, à moins de me rendre sur place.

Lorsque je me suis pointée, les locataires étaient loin d’avoir terminé, mais n’étaient pas oisifs pour autant, et ne m’ont pas laissé entrer. Ils ne voulaient pas bouleverser le déroulement de leur départ. Compréhensible. J’aurais peut-être agi de la même manière. Toutefois, le propriétaire, M. Blatte était sur place. Ne pouvant pas me rejoindre, il a préféré attendre mon arrivée.

Soulagé, il se précipite vers moi et m’amène à l’écart pour «discuter». Il est consterné et désire m’informer de quelques petits désagréments.

«Ah vous savez Mme Charlotte, je dois vous avouer que j’ai été choqué d’apprendre qu’ils étaient trois familles à se partager le logement! Je n’ai jamais su qu’ils étaient aussi nombreux… Je dois vous informer qu’ils ont brisé le bain tourbillon [qui fait aussi office de douche soit dit en passant], quels sauvages! Un bain à remous… brisé.»

Il faut comprendre que cela fait des jours que j’emballe ma vie. Que j’étiquette. Que j’organise. Je suis fatiguée et je n’ai pas envie de soucis supplémentaires. Je le laisse parler. J’enregistre les informations et je gèrerai le moment opportun. Je ne suis pas surprise de son constat. Dès ma visite en mars, j’avais remarqué un très grand encombrement dans le logement. Une quantité phénoménale de meubles et de téléviseurs surtout. Il y en avait partout, par terre, devant les portes de garde-robes et le garde-manger. La plus grande table de cuisine que je n’ai jamais vu. Je n’ai pu visiter une chambre, une personne y dormait. Seulement, le locataire m’avait assuré qu’elle était identique à la première. Je n’ai pas pu ouvrir les rangements rendus inaccessibles par les téléviseurs. Toutefois, je me suis fiée principalement aux plafonds pour me faire une idée des dimensions des pièces, et les bouts de murs visibles pour me faire une idée des travaux de nettoyage à faire. Beaucoup de trous à boucher et tous les murs à repeindre. Le logement comportait des avantages que je recherchais : 1er étage, 3 chambres, une entrée laveuse-sécheuse et lave-vaisselle, une corde à linge, près des transports en commun. Des extras : une petite cours, un bain tourbillon et une petite terrasse agrémentée d’une verrière. Prix demandé : 840 $ par mois.

Tel qu’il l’a exigé, j’ai payé le 1er mois de loyer au propriétaire lors de la signature du bail en mars. Une mère monoparentale étant un point en ma défaveur, je démontrais par ce fait, ma capacité de payer. Il a contacté toutes mes références également. Putain... J’ai joué le jeu. J’aurais beau clamer haut et fort que je suis indépendante et autonome, que j’ai plus de couilles que n’importe quel homme! Ça ne change rien. Quand on me demande «c’est pour combien de personnes et qui habitera le logement ?» Je réponds pour 3 personnes : moi-même et mes deux filles de 15 ans. J’aurais beau enjoliver la situation, le résultat demeure le même dans ces esprits coincés: une maman seule et ses deux rejetons. Quelle injustice!

M. Blatte a continué sa litanie.

«Quelle injustice! Je viens d’être tenu au courant que de nouvelles fuites d’eau ont eu lieu dans le logement du sous-sol. Ça va me coûter une fortune de réparer tous ces dégâts… »

J’ai envie de m’enfuir. Mais je vois bien qu’il veut m’enterrer sous un flot de paroles. Avec ses airs de vierge éplorée en bonus.

«J’habite très loin et je ne pourrai pas être présent lorsque vous emménagerez, mais ne vous inquiétez pas, Je reviendrai sous peu pour que nous puissions constater les réparations à faire chez vous.»

Lors de la signature du bail, j’avais exigé que nous soyons tous les deux présents lors de mon entrée dans le logement. Les travaux mineurs à effectuer seront considérables et l’achat de peinture devra être considéré comme un investissement de sa part sur son bien. Ce n’était plus que seulement esthétique, c’était une nécessité. M. Blatte doutait de mes affirmations. C'est la raison de l'ajout de cette clause au bail.

M. Blatte a terminé, sous le ton de la confidence.

«Ah oui! Avant que je quitte, je dois vous mentionner qu’en mai dernier, les locataires m’ont informé de la présence de coquerelles… »

Cette fois, pour vrai, je suis restée sans voix.

9 commentaires:

  1. Contente de te lire de nouveau!

    Ouf, toute une aventure ton déménagement et ce n'est pas terminé... Je ne suis pas certaine de l'aimer ton nouveau proprio :/

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  2. Non mais franchement... c'est n'importe quoi ce proprio... et les "anciens" locataire aussi. J'espère que le reste de ton déménagement c'est mieux passé.

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  3. Nous sommes en aout, alors tout est forcément terminé maintenant non? Et bien, je l'espère!!!

    C'est vraiment ark pareil!!!! :oSSS

    J'attends la suite aussi!!!! :)

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  4. hey ben si c'est pas notre belle tite Charlotte qui rapplique!

    long time no see!

    J'ai hâte de lire la suite ;)

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  5. la suite ! la suite !
    j'adore te lire
    merci de nous revenir
    Maryse

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  6. captivant comme un roman!! J'ai hâte d'en savoir plus!
    Est-ce que mr. Blatte est réellement son nom ou un jeu de mot parce qu'il est aussi remplit de "surprises" comme ses coquerelles dont il a pas cru bon te parler?!?

    J'adore te lire! Tu nous as manqué!
    C.

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  7. Je suis vraiment contente de te relire ! Quelle mésaventure, j'espère que tout ça va rentrer dans l'ordre.
    J'attend la suite avec impatience...
    Valé

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  8. C'est loin d'être fini... !! ;-)

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  9. Désolé pour Benny et toi, mais parfois la vie nous mène autre part, mais contente de voir que ça c'est bien passé entre vous deux. Ouin assez moche comme arrivé dans ta nouvelle demeure, c'est à croire que tout est arrivé comme ça, du jour au lendemain... Courage ma belle Charlotte xx

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