mardi 19 janvier 2010

Donner; ça n'a pas d'âge... ni de prix

Hier, Laura et Sophie sont revenues de la bibliothèque accompagnée d’une de leur très bonne amie, Camille. Elles se connaissent depuis la maternelle.

- Dis-moi Camille, est-ce que ta mère se porte bien? Et ta famille?
- Oui heureusement, merci.
- Cela a été pénible, n’est-ce pas?
- Oh oui, beaucoup d’inquiétude. Ma mère était régulièrement en contact avec de la famille à Miami. Pour tenter de retracer mes tantes, mes oncles et mes cousines en Haïti. Nous avons eu des nouvelles il y a quelques heures seulement. Quelques blessures, mais ils sont en vie.
- J’en suis très heureuse Camille. Veux-tu souper avec nous ce soir?

Le regard très grave au début, pour terminer la conversation avec un sourire vrai et sincère; la famille de Camille se porte bien. Elle a de quoi être vraiment soulagée.

Il y a quelques jours, lorsque j’ai annoncé à mes filles que mon amie, Maggie, avait perdue plusieurs membres de sa famille, l’une d’elle m’a répondu : « Ayoye, c’est chien… ».

Cela m’a rendu perplexe et triste. C’est une expression vague, d’une enfant de 12 ans, qui n’exprime pas grand-chose, ni une quelconque opinion ou émotion. J’ai laissé aller. Je n’étais pas sûre; est-ce qu’on parle de ces choses à des jeunes de 12 ans ? Je crois que oui, et j’en ai eu la preuve plus tard.

Dès l’instant où j’ai entamé le sujet avec Camille, Laura et Sophie se sont arrêtées, profondément bouleversées, et ont écouté Camille avec très grand intérêt. Et avec beaucoup de respect. Il ne s’agissait plus d’inconnus, mais de leur amie Camille. J’aurais pu tenter de trouver dix milles mots pour faire comprendre aux filles le drame qui s’est joué, mais je n’aurais certainement pas eu le même impact que ces quelques phrases prononcées par Camille.

Plus tard ce soir-là, Laura m’expliqua qu’il y aurait une activité spéciale à l’école le lendemain. Pour y participer, il suffit de faire un don. Qui sera remis entièrement à la Croix-Rouge. Et c’est un libre choix, libre somme.

- Que feras-tu Laura, tu y participeras?
- Bien sûr maman, j’ai déjà donné 5,85 $. C’est ce que j’avais.

5,85 $! Je suis soufflée!

- Vraiment?! Et toi Sophie, tu participeras à la journée demain?
- Tout à fait, je compte donner 3,00 $. Au début, ça ne me tentait pas, mais j’ai changé d’avis.

- Je suis extrêmement fière de vous deux les filles. Vous m’impressionnez beaucoup. Donner ou non, c’est un choix très personnel. Personne n’a à juger sur le fait que vous ne le fassiez pas. Personne n’a non plus le droit de juger du montant que vous donnez. Vous avez décidé selon vos convictions personnelles et vos moyens. Vous pouvez être très, très fières! J’ai aussi donné 30 $ à la Croix-Rouge par Internet.

On s’imagine très mal l’ampleur du désastre qui a eu lieu. Est-il si différent des autres catastrophes qui se produisent un peu partout sur la planète? Je ne crois pas.

Pourtant, il y a un dénominateur commun à tous les gens de cette planète ou presque. Nous connaissons tous, au moins une personne qui est affectée personnellement par cette tragédie. Nous aurions beau penser qu’ils vivent à côté de nous, je me rends bien compte que c’est faux. Ils font partie de notre vie.

Pour les filles, je ne doute plus qu’elles seront plus sensibles à l’avenir sur ce qui se passera autour d’elles. Et que peu importe la valeur qu’on y met; le geste est là, et il a toute son importance.

Maggie, mon amie : 7 membres de sa famille, dont des petits.
Marcellin, mon collègue : quelques blessés, un village détruit, une famille à relocaliser.
Régine, une collègue : sa maman.
Jasmin, un collègue : une nièce blessée.
Camille, la meilleure amie des jumelles : quelques blessés.
Plusieurs copines de classes des jumelles : absentes de l’école.

Charlotte

3 commentaires:

  1. Vraiment terrible ce qui c'est passé en Haïti et je crois que tes enfants sont en âge de comprendre et tu as bien fait de leur en parler. C'est bon que les jeunes de cette âge-là soient au courant des choses qui se passent ailleurs dans le monde et leur faire comprendre la chance qu'ils ont d'avoir ce qu'ils ont et de vivre ici au Québec.

    J'ai également donnée à la Croix-Rouge via Internet et c'est super que tes filles aient voulu participer en donnant quelques choses.

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  2. Salut Isabelle,

    tu as bien raison, quelque fois, j,ai l'impression de vraiment les sur-protéger. Bien inutilement d'ailleurs. Car ce qui se passe autour, ça fait partie de leur vie.

    Bonne soirée,

    Charlotte

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  3. Je ne sais pas comment je suis passée tout droit ,je n'avais pas lu ce billet
    C'est vraiment très triste
    Ma meilleure amie sa maison est détruite mais eux n'ont rien mais c'est différent pour un collègue de mon mari,il a perdu tellement de personnes de sa famille,oncle ,tante cousins cousines et il est sans nouvelles de beaucoup d'autres,maintenant le plus triste c'est de voir les survivants qui se démènent pour survivre,il y a un proverbe qui dit c'est avec des gouttes d'eau que l'on fait des rivières donc à chacun de faire une petite part

    Bonne soirée
    Monique

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